Article de Essonne Info : interview de Ziad Medoukh, directeur du département de Français de l'université Al Aqsa de Gaza, à Evry le 15 décembre 2010 

Nous reproduisons ci-dessous l'article paru sur le site de Essonne Info.


Visite en Essonne pour le directeur du département de Français de l’université de Gaza

Cette semaine, l’Essonne a eu droit à un passage, lors de sa visite en France, de Ziad Medoukh, chef du département de Français de l’université publique de Gaza. Entre trois rencontres – associative, institutionnelle et universitaire, il a accordé un entretien à Essonne Info.

L’emploi du temps de Ziad Medoukh était serré. Lors d’un voyage d’une durée de 10 jours, pendant lequel il a été sollicité au sein de plusieurs villes, le directeur du département de Français de l’université de Gaza a passé 24H en Essonne. Mercredi soir, il était invité à la Maison du Monde d’Evry, où l’association Evry Palestine organisait une rencontre avec ses membres et sympathisants. Durant plus de 2 heures a eu lieu un échange avec la trentaine de personnes présentes.

Le débat a commencé par une longue intervention, sous la forme de témoignage, de cet intellectuel palestinien. Celui qui pense « qu’il n’y aura jamais de solution militaire » au conflit israëlo-palestinien, est longuement revenu sur les conditions de vie des palestiniens vivant sous le blocus de la bande de Gaza. Il a mis en avant ce qu’il considère comme des priorités pour sortir du conflit en cours. Au premier rang de celles-ci : « l’application des résolutions internationales » , qui ont à plusieurs reprises condamné les colonies illégales et le blocus.

« Ma façon de résister, c’est le Français »

Parfaitement bilingue, Ziad Medoukh souhaite apporter sa vision de « membre de la société civile » . C’est cette même société civile à laquelle il indique être venu à la rencontre, en France. Pour son université, Al-Aqsa, située à Gaza-ville, au sein de le bande Gaza, il cherche également à nouer des partenariats à destination des professeurs, personnels administratifs, et étudiants français, « pour impliquer les jeunes, faire des échanges qui seront profitables à tous, et à l’avenir » .

L’éducation est pour lui le facteur central du devenir du peuple palestinien. Il explique ainsi que les familles, malgré la guerre, le chômage et la pauvreté, font tout pour envoyer leurs enfants le plus longtemps possible faire des études supérieures. Au sein de son département, le seul mixte de l’université, il travaille sur la langue française, « pour ce qu’elle symbolise, des écrivains et intellectuels comme Hugo, Voltaire » . Cette langue qui, en somme, résume la manière dont Ziad Medoukh appréhende la situation : « Ma façon de résister, c’est le Français » confie-il.

Des contacts institutionnels et universitaires.

Hier midi, il a déjeuné avec les Conseillers généraux Jean-Pierre Delaunay et Patrice Finel. Cette rencontre a été l’occaison d’évoquer le travail de coopération effectué par le Conseil général. Un moment de retrouvaille également, pour les élus de l’assemblée départementale qui effectuaient, il y a un, un voyage au sein de la bande de Gaza, avec l’association Evry-Palestine.

En début d’après-midi, il a rencontré pluisieurs enseignants et responsables administratifs de l’université d’Evry. Développer des liens avec la communauté universitaire est en effet un de ses objectifs, quant à son séjour en France. Des partenariats sont déjà en marche avec les universités de Paris 8 – St-Denis, Lyon et Lille. Cette visite n’aura au final duré que 24H, car en milieu d’après, Ziad Medoukh est parti pour Lille. A son retour, il devra passer en transit à l’aéroport du Caire où, explique-t-il, « les conditions d’attente sont déplorables. On nous parque dans une salle pendant plusieurs jours, jusqu’au moment où un bus nous emmène jusqu’au point de passage de Rafah » . L’intellectuel espère, avec son passage en Essonne, maintenir les relations avec ceux qui, ici, agissent pour la cause palestinienne : « Un aspect très important de notre espoir, c’est le soutien, ici en France, de la société civile, les gazaouis sont sensibles à ces marques de solidarités » .

Retrouvez l'article original sur le site d'Essonne Info