Evry Palestine 2013-2
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Evry Palestine a organisé une mission d'une semaine dans la Bande de Gaza, qui s'est déroulée du 4 au 12 mai. Nous étions un groupe de 18 participants.
Arrivés par Rafah, nous avons pu constater la situation dans la Bande de Gaza : d'un côté un semblant de vie normale, plus de voitures et moins de véhicules à âne qu'il y a quatre ans, de nouveaux commerces, le nettoyage des décombres et des travaux de reconstruction en œuvre après les bombardements de novembre ; des étudiants dynamiques, pour certains d’entre eux passionnés par la langue française, qui nous ont accompagnés dans tous nos déplacements ; et en même temps le siège et l'enfermement toujours bien présents, l’interdiction de se rendre en Cisjordanie, le manque quotidien d'eau et d'électricité, la pollution des terres et des nappes phréatiques, la pauvreté et la surpopulation effrayantes dans certains secteurs du camp de réfugiés, un territoire enfermé, surpeuplé, tout simplement non viable à plus ou moins court terme.
Notre premier objectif était de réactiver le jumelage entre le camp de réfugiés de Khan Younis et la ville d'Evry, initié en 1999 à l'initiative d'Evry Palestine, que nous portons aujourd'hui au niveau de notre association, tout en sollicitant, mais sans l'attendre pour agir, un réveil de la municipalité d'Evry.
En 2009, nous avions constaté que le comité populaire des réfugiés était empêché de fonctionner par les autorités locales, et que ses membres vivaient constamment dans la crainte d'être arrêtés. Aujourd'hui, le comité populaire des réfugiés du camp de Khan Younis a retrouvé les moyens de fonctionner, il a des locaux et un compte bancaire, il est actif et nous a présenté les partenaires et projets associatifs qu'il soutient. L'OLP, et principalement le Fatah, retrouvent un rôle reconnu à travers la défense des réfugiés (75% de la population de la Bande de Gaza) et de leur droit au retour, thème particulièrement présent en ces jours de commémoration de la Nakba. Ces comités populaires dirigés en majorité par le Fatah coexistent avec d'autres comités dirigés par le Hamas que nous n’avons pas rencontrés. En revanche, nous avons tenu à rencontrer, en présence de nos partenaires, le maire de la ville de Khan Younis, désigné par les autorités Hamas de Gaza, qui a centré son discours sur la mission de la municipalité qui est de fournir des services à la population dans un contexte particulièrement difficile, et dont les employés nous a-t-il dit, Fatah et Hamas sont représentatifs des pluralités politiques rencontrées également au sein de chaque famille palestinienne .
Nous avons été invités par de nombreux autres responsables de comités populaires de réfugiés des camps de la Bande de Gaza ; tous ont pu, à des degrés divers, retrouver une activité, et ceux qui sont jumelés avec une ville française (dont le camp de Rafah avec Saint-Denis) espèrent que les relations seront au plus vite rétablies avec ces villes.
Notre mission suivait de quelques semaines le démarrage de notre projet d'animation pour les enfants autour d'une ludothèque, qui a pu effectivement commencer début avril dans des locaux en plein centre du camp de réfugiés. Ce projet, qui bénéficie d'un financement du Conseil Général de l'Essonne, a reçu au cours de notre mission le soutien du Consulat Général de France, venu sur place confirmer sa promesse de contribution.
Notre deuxième objectif était plus largement militant. Parmi les points marquants de nos rencontres, des rencontres avec le PARC (ONG palestinienne pour l'agriculture) sur les projets agricoles, le PCHR (Centre Palestinien des droits de l'Homme) sur la situation sur ce poin dans la Bande de Gaza, des associations de défense des droits des femmes qui soutiennent aussi les ex détenues. Quatre d'entre nous ont passé une matinée sur la défense des prisonniers, avec l'appui efficace d'une association locale qui a organisé une rencontre avec les familles de deux des prisonniers parrainés, ainsi qu'une rencontre au ministère des prisonniers où sont venues, devant une assistance nombreuse, témoigner une ex prisonnière et des familles de prisonniers. Nous avons pu constater que de jeunes prisonniers purgent des peines jusqu'à 14 ans de prison pour avoir tenté de franchir la frontière pour étudier à l’étranger. Et confirmé à quel point la question des prisonniers est aujourd'hui au cœur du combat des Palestiniens.
La rencontre avec les pêcheurs que nous avons pu organiser avec l'aide de militants internationaux nous a particulièrement marqués : aucun argument "sécuritaire" ne peut excuser les crimes que commet la marine israélienne en attaquant les pêcheurs, en les humiliant, les emprisonnant, les mutilant, en détruisant leur outil de travail et en les empêchant d'exercer leur métier. Punition collective « pour détruire cette économie en brisant la volonté de résistance des pêcheurs ».
Au moment de notre visite, la zone de pêche restait limitée à la distance totalement ridicule de 3 miles nautiques en pleine saison de pêche à la sardine, en violation de l’accord qui avait autorisé 6 miles lors de la trêve conclue après la dernière offensive israélienne de novembre.
Au moins 12 miles seraient nécessaires pour une réelle activité de pêche côtière et ne pas épuiser totalement cette ressource déjà éprouvée (les pêcheurs évoquent une durée de 10 ans pour reconstituer cette ressource si le blocus maritime était aujourd’hui levé).
Nous avons également pu rencontrer un des animateurs du projet Gaza Ark, dont nous aurons l'occasion de reparler : le "bateau pour Gaza" dans l'autre sens, le sens du droit des Palestiniens à exporter leur production, droit aujourd'hui bafoué et pourtant indispensable à leur économie.
Au niveau agricole, les paysans continuent, malgré les accords de la trêve de novembre, à être attaqués dans une large zone tampon ; avec beaucoup de difficultés, des cultures de blé ont pu être réalisées plus près de la frontière qu'auparavant, mais les attaques et incursions se répètent régulièrement dans cette zone fertile qui pourrait pourtant contribuer à une relative sécurité alimentaire pour la population si elle n’était pas interdite d’accès.
L'occupation israélienne est omniprésente par le blocus, l'enfermement, les intrusions, mais le peuple palestinien de Gaza est toujours accueillant, chaleureux envers les internationaux qu’ils ne voient que trop peu. Un peuple debout, délaissé par la « communauté internationale » qui a besoin plus que jamais de notre solidarité. Nous revenons avec la volonté d'agir contre le blocus et les différentes formes de l'occupation ; de témoigner collectivement de ce que nous avons perçu de la réalité de Gaza ; et de consacrer, à cette thématique, un grand moment de nos prochaines Huit Heures pour la Palestine.
Les militant-e-s d'Evry Palestine qui ont participé à ce voyage seront heureux de partager avec vous leurs impressions à l'occasion de nos prochaines rencontres.
Toutes
les semaines, le Centre Palestinien des Droits de l'Homme émet un
rapport sur les derniers événements dans les territoires palestiniens.
Lire le dernier rapport sur Gaza et son annexe, traduits par Jacques Salle (AFPS Bordeaux).
La Plateforme des ONG françaises pour la Palestine a lancé en
février 2013 la campagne « Colonisation israélienne illégale, Palestine
en danger » pour obtenir l’étiquetage
et l’interdiction des produits des colonies israéliennes en territoire
palestinien occupé.
Chaque année les importations européennes en provenance des colonies
israéliennes en Cisjordanie représentent quinze fois plus que celles
venant du reste du territoire palestinien occupé . Selon les rapports
de l’association israélienne « Who Profits » , cela concerne des
produits agricoles et industriels présents sur le marché français et
européen, tels les produits cosmétiques de la marque Ahava, les
machines à gazéifier Sodastream. L’Union européenne contribue ainsi au
développement économique des colonies israéliennes.
Les colonies israéliennes installées en territoire palestinien sont illégales au regard du droit international. Elles confisquent les terres et les ressources des Palestiniens et elles sont une entrave au développement d’un Etat palestinien.
En dépit de leur illégalité et bien qu’elles ne fassent pas partie du territoire israélien, elles bénéficient de facto des relations économiques entre l’Union Européenne et Israël, grâce à un étiquetage fallacieux « origine Israël ».Pour nous, consommateurs, il s’agit d’une tromperie sur la marchandise.
Dans une initiative conjointe avec le Collectif Palestine Evry Essonne et le Collectif Palestine Nord Essonne, nous avons demandé aux 10 députés et aux 5 sénateursde l'Essonne d’interpeller le gouvernement, et nous prenons rendez-vous avec eux pour leur expliquer cette campagne
Nous vous informerons de leurs réponses.
Nous vous appelons également à signer la pétition en ligne pour exiger un étiquetage exact comme cela est déjà le cas au Danemark et au Royaume Uni et pour aller plus loin en demandant purement et simplement l’interdiction de ces produits en France.
Dernière minute : le Conseil de Paris vient d'adopter un voeu en faveur d'un étiquetage spécifique des produits des colonies. Lire le voeu.
Le samedi 1er juin, les habitants de Kufr Qaddum ont découvert un poster placardé par l'armée israélienne sur les murs du village au cours d'un raid.
L'affiche s'adresse à 4 enfants du village, âgés de 15 à 17 ans
: "Nous sommes l'armée. Faites attention, nous vous attraperons si nous
vous voyons ou nous viendrons chez vous". Ces menaces sont contraires à
la Convention relative aux Droits de l'enfant adoptée par les Nations
unies le 2 septembre 1990 et ratifiée par Israël en 1991.
Sireen a été incarcérée après un bref interrogatoire au passage d'un check point. Le lendemain, l'armée a envahi sa maison en pleine nuit, l'a fouillée de fond en comble en terrorisant toute sa famille, et a confisqué tous les ordinateurs. La jeune femme, militante non violente pour les Droits humains en Palestine, a comparu devant le tribunal menottée et entravée. Motifs de l'incarcération : militantisme sur internet et création d'une page Facebook considérée comme une "menace pour la sécurité" de la région.
Signez la pétition internationale.
Sur ces deux cas d'atteinte
manifeste aux Droits humains, nous nous sommes mobilisés au niveau
national en interpellant les autorités israéliennes et le Ministre
français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.
Si vous aussi vous souhaitez agir, envoyez-nous un mail sur "contact@evrypalestine.org" pour indication de la marche à suivre.
Rappel : le 23 avril 2013, Samer Issawi a cessé sa grève de la faim de 9 mois en échange de sa libération prévue le 23 décembre prochain. Il a donc quitté l'hôpital de Kaplan pour retourner 8 mois en prison.
Le mercredi 5 juin, l'avocat de Samer Issawi lui a rendu visite
à la prison de Shata, alors qu'il venait d'être admis à l'infirmerie.
Samer souffre des reins, de maux de tête, de baisse de la vision, de
rétention d'eau dans les poumons, de vertiges, pouls irrégulier… Ce qui
était prévisible arrive : pas d'examens ni de tests médicaux prescrits
depuis son retour en prison et donc pas de soins appropriés à son état.
Le port de lunettes lui a été refusé et il n'est nourri que de soupe et
d'eau. L'administration pénitentiaire est coupable, comme à son
habitude, de négligences médicales délibérées. Le pire reste à craindre…
Parrainez un prisonnier palestinien
Samedi 22 juin à 17h à la Villa Mais d'ici, à Aubervilliers
(M° Aubervilliers, 4 Chemins)
:
A l’initiative de
l’Association pour
les Jumelages entre les camps de réfugiés palestiniens et les villes
françaises :
Mercredi 26 juin,
Maison du Monde, Evry
: réunion mensuelle d'Evry Palestine Mardi 25 juin ou
vendredi 28 juin (à
confirmer)
: Nous recevrons Anne Paq,
photographe engagée du collectif
ActiveStills, dans un échange avec d'autres artistes engagés de
notre
région. en
septembre (date à préciser) A voir ou à
revoir : projection du film
« 5 Caméras brisées » de Emad Burnat et Guy Davidi (production
franco-israélo-palestinienne) au Cinéma
Arcel de Corbeil
Tous
les dimanches de 14h à 15h, émission en français de Ziad Medoukh
sur une radio palestinienne. L’émission peut être suivie en
direct sur internet à partir du site www.yjctv.ps
Et toujours, toutes les deux
semaines, vous pouvez nous retrouver le samedi de 15h30 à 17h00
place de l'Agora ; prochain rassemblement le samedi 22 juin.
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