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A LA UNE
Le nouveau gouvernement de réconciliation nationale, composé de
personnalités
indépendantes, a prêté serment le lundi 2 juin. Il a désormais
l'autorité (dans les limites de l'occupation !) aussi bien sur Gaza que
sur la Cisjordanie et doit préparer de nouvelles élections
dans les six mois.
C'est un moment important sur le chemin de l'unité demandée par tous
en Palestine.
Le Conseil des Affaires Etrangères de
l'Union Européenne a annoncé dans les conclusions de sa réunion du 12 mai
que l'UE
soutiendrait ce gouvernement
de réconciliation dans la mesure où il respecte les accords passés
comme annoncé
par Mahmoud Abbas. Il a ajouté: "Une réconciliation sur cette base
constitue un élément important pour l'unité d'un futur État
palestinien, la coexistence de deux États et une paix durable. L'UE se
réjouit de la perspective de la tenue de véritables élections
démocratiques pour tous les Palestiniens."
Le
gouvernement français a affiché des positions similaires.
Nous attendons
qu'ils respectent leur engagement
malgré les pressions indécentes du
gouvernement israélien, et qu'ils agissent au plus vite pour que soit
levé le blocus de Gaza et que la
liberté de circulation entre
Gaza et
la Cisjordanie soit rétablie.
Les Etats-Unis ont déclaré quant à eux qu'ils étaient prêts à travailler avec ce nouveau gouvernement, ce qui traduit pour le moins une évolution de leurs relations avec leur protégé israélien.
En guise de "geste de bienvenue", le gouvernement israélien a
interdit à trois ministres originaires de Gaza de se rendre à Ramallah
pour la prestation de serment et la première réunion de leur
gouvernement, et a annoncé qu'il s'opposerait à la tenue d'élections
palestiniennes à Jérusalem Est.
Après les grèves massives de la faim de 2012, les prisonniers palestiniens incarcérés en Israël risquent à nouveau de payer de leur vie le non-respect par Israël de ses engagements.
Aujourd’hui,
230 prisonniers
palestiniens, dont 6 députés du Conseil Législatif, sont en grève de la
faim contre la détention
administrative, certains depuis le 24 avril (45 jours !).
La détention administrative est une détention arbitraire qui permet d’emprisonner, sur ordre militaire, sans inculpation, sans même accès au dossier, pour des périodes de six mois indéfiniment renouvelables (le plus ancien est resté 8 ans sous ce régime arbitraire !).
Déplacés, malmenés, placés en isolement ou enchaînés sur des lits d'hôpitaux, ils sont soumis à la répression du pouvoir israélien. Une si longue grève de la faim met leur vie en danger.
Addameer, l'ONG palestinienne de défense des prisonniers, nous donne des nouvelles alarmantes et nous demande d'écrire aux autorités israéliennes pour exiger leur libération.
Avec eux, avec toutes les organisations de défense des droits de l'Homme, nous demandons que soit mis fin au régime de la détention administrative.
Lire l'appel et l'analyse des ONG palestiniennes de
défense
des prisonniers et des droits de l'Homme
Elles rappellent notamment que la grève de la faim
collective de 2012 s’est terminée le 14 mai 2012, après un accord
obtenu entre les représentants des prisonniers et le Service des
Prisons israélien. A l’époque, il avait été accepté qu’Israël
limiterait l’usage de la détention administrative uniquement à des
"circonstances exceptionnelles", ainsi qu’il est requis selon le
droit international. Cet engagement n'a pas été tenu, pas plus que
les autres engagements sur l’amélioration des conditions de détention,
la fin de l’isolement cellulaire en tant que politique, la
réintroduction de l’enseignement suspendu en 2007, et le
rétablissement des visites familiales pour les prisonniers venant
de Gaza dans les mêmes conditions que pour les autres prisonniers.
Mahmoud Al-Sarsak, Samer Al-Issawi, Adnan Khader, Hana Al-Shalabi, entre autres, autant de noms emblématiques de la résistance des prisonniers qui, au péril de leur vie, ont permis de mettre au grand jour les conditions déplorables de détention des prisonniers palestiniens en Israël.
Au-delà, comme le rappelle la campagne
internationale pour la libération de Marwan Barghouti et de tous les
prisonniers palestiniens, lancée en France le 10 avril dernier,
il n'y aura pas de solution politique
sans la libération de tous les prisonniers palestiniens détenus par
Israël.
La "Nakba", commémorée le 15 Mai, s'est traduite par le massacre ainsi que l'exode programmé de 800.000 Palestiniens (67% de la population) lors de la création d’Israël il y a 66 ans. Les Palestiniens sont aujourd'hui avec leurs descendants plus de 5 millions, répartis pour l'essentiel entre les Territoires palestiniens Occupés, la Jordanie, la Syrie, et le Liban. Les descendants des 160.000 palestiniens restés sur le territoire de ce qui est devenu l'Etat d’Israël en 1948 vivent, quant à eux, la discrimination et l'apartheid.
En Israël, l'association Zochrot ["elles se souviennent" en hébreu], une ONG israélienne (palestinienne de 48) s'est donnée pour mission de rappeler cette histoire à la majorité juive d'Israël. Elle fournit les coordonnées et les cartes des localités palestiniennes qui ont été complètement "démolies et effacées après leur prise, partiellement démolies ou qui sont restées debout bien que leurs habitants en aient été expulsés" dit Zochrot sur son site internet.
L'action de Zochrot est de plus en plus largement relayée dans le
monde, par exemple par le CCFD
qui rappelle que "Le bon usage de la mémoire est une des clés du chemin
vers la paix" et présente (en Français!) la démarche de Zochrot, et
Oxfam (site belge
également en Français). Et ISM nous présente l'application iNakba
sur i-phone, qui permet de retrouver l'histoire des villages
disparus.
Ce n'est qu'en assumant son histoire et la mémoire que l'on peut contruire la paix. Les lois négationnistes israéliennes qui permettent de couper toute subvention aux associations qui citent la Naqba n'y pourront rien.
Lors de la Journée de commémoration de la Nakba, deux Palestiniens, Mohammad Abu Al Thaher et Nadim Nuwara, ont été assassinés par des soldats israéliens, près de la base militaire israélienne d’Ofer à coté de Ramallah.
Des marches ont eu lieu dans les villes de Bethléem, Naplouse, Qalqilya, Jénine et Tubas, en Cisjordanie
Dans la bande de Gaza, des dizaines de Palestiniens ont manifesté
près de la
clôture qui sépare le territoire assiégé et Israël, portant des
drapeaux et des banderoles appelant au droit au retour.
Les Palestiniens ont également tenu des rassemblements à travers Israël où ils représentent 20% de la population.
Lire également le texte de Ziad Medoukh dans le dernier numéro de la lettre de la Maison du Monde, page 5.
Dans le droit fil de la Flottille de la Liberté, l'Arche veut briser le blocus maritime qu'Israël impose à la bande de Gaza, mais de l'intérieur cette fois. La revendication est claire : les Palestiniens, notamment de Gaza, ont le droit de se déplacer, de commercer (importer et exporter) entre parties de la Palestine et vers l’étranger, par terre, air et mer, comme tous les autres peuples.
Après l'attentat qui a frappé l’Arche le 29 avril dans le port de
Gaza, les organisateurs restent déterminés à poursuivre la campagne
contre le blocus et projettent maintenant de prendre la mer en
septembre, après que l’Arche, maintenant sortie de l’eau, aura été
réparée (deux mois de travaux et environ 30 000 $ seront nécessaires).
Nous vous proposons d'acheter des
exportations palestiniennes de Gaza qui seront chargées sur l'Arche,
vous participerez à l'effort international pour attirer l'attention du
public sur le blocus tout en appuyant les producteurs palestiniens à
Gaza et leur droit de commercer librement. Adressez-vous
à notre association, nous regroupons les commandes..., chacun
devant être bien conscient de l'importance symbolique de ces commandes,
et aussi du risque que ces marchandises n'arrivent pas !
Vous pouvez aussi, directement sur le site de l'Arche de Gaza, faire un don pour la remise en état et l'équipement du bateau, ou acheter une part ou des miles marins symboliques.
Enfin, nous vous appelons à signer et faire signer le plus largement possible la pétition de soutien, pour la fin du blocus de Gaza et la liberté de mouvement des Palestiniens.
Voir également le dernier numéro de la lettre de la Maison du Monde,
page 4.
Alors que depuis quatre ans, à Mulhouse, Perpignan, Alençon… des
femmes et des hommes sont poursuivis pour « provocation publique
à la discrimination » par la justice française, pour la seule raison
qu'ils appellent au boycott des produits israéliens et en particulier
de ceux des colonies, c’est une victoire judiciaire devant la Cour d’Appel de Montpellier pour nos trois camarades de Perpignan. Relaxe totale. Les demandes de nos adversaires ont été jugées infondées.
Le combat pour l’abrogation des circulaires Alliot-Marie et Mercier continue. Lire le communiqué de la LDH.
Signez et faites signer la pétition pour l’abrogation des circulaires Alliot‐Marie et Mercier, qui constituent une exception française à la liberté d’expression.
Il y a quelques semaines, nous vous appelions à écrire à Bill Gates pour que sa fondation désinvestisse de la société G4S, une société britannique qui équipe les prisons israéliennes en systèmes sophistiqués, se rendant complice de la détention des prisonniers palestiniens et des mauvais traitements qui leur sont infligés au mépris du droit.
C'est maintenant chose faite, la fondation Bill Gates vient d'annoncer qu'elle avait vendu l'ensemble de ses actions G4S : un beau succès pour cette campagne internationale.
Nos amis anglais de "Palestine Solidarity Campaign" nous signalent par ailleurs dans leur dernière lettre d'information que la récente Assemblée Générale des actionnaires de G4S a été très ...animée (voir la photo). Avec également une plainte déposée devant le point de contact britannique de l'OCDE, G4S a annoncé qu'elle ne renouvellerait pas son contrat avec les prisons israéliennes. Une promesse qui devra bien sûr être surveillée de près.
Réunie en Congrès national du 19 au 23 mai 2014 à Seignosse, la CGT Educ'action a voté une motion pour s'engager dans les actions BDS (notamment vis-à-vis des sociétés complices de la colonisation), demander l'abrogation des circulaires Alliot-Marie et Mercier, et s'engager dans la Campagne internationale pour la libération de Marwan Barghouti et de tous les prisonniers politiques palestiniens
Lire la motion, et l'article sur le site de l'AFPS.
Comment ignorer le Mur lorsque l'on vient visiter Bethléem ? Il bloque l'espace au bout de chaque rue du camp de réfugiés d'Aïda, organise le vol des terres et de l'eau (plus de 80% des terres du gouvernorat de Bethléem ont été confisquées pour la colonisation israélienne), rend la vie impossible aux habitants de Bethléem et les coupe de la ville voisine de Jérusalem, désormais interdite à la plupart d'entre eux.
Le jour de sa visite à Bethléem, le Pape a fait un arrêt "imprévu"
pour se recueillir devant le Mur. Cette photo a fait le tour du monde. Sur le mur,
on peut lire, en anglais : "Pape, nous avons besoin de
quelqu'un pour parler de justice" et "Bethleem ressemble au ghetto de
Varsovie", ainsi que "Free Palestine" en anglais et en arabe. Voir
aussi la vidéo.
A quelques semaines du 10ème anniversaire de l'arrêt de la Cour
Internationale de Justice qui a déclaré le Mur comme illégal,
c'était un geste symbolique et indispensable que l'on peut saluer,
...en espérant qu'il sera suivi de réelles pressions de tous les Etats
pour mettre fin à l'occupation, à la colonisation et à l'oppression
dont ce mur est l'instrument et le symbole.
Lundi 16 juin à
20h30, Maison du Monde d'Evry
:
Réunion de préparation et de mobilisation pour la journée des 25
ans d'Evry Palestine.
Lundi 23 juin de 20h à
22h, la Maison Fraternelle,
37 rue Tournefort 75005 (Métro : Place Monge ou censier
Daubenton) :
le CVPR nous invite à une conférence avec pierre BLANC, sur le
thème : "La crise de l'eau en Palestine : une situation imposée ".
Samedi 28 juin, de 16h à 22h, place des Terrasses de l'Agora et Maison
des Syndicats
:
Evry Palestine fête ses 25 ans,
avec la participation de Mme Leila Shahid, ambassadeur de
Palestine auprès de l'Union Européenne, et de Mazen Abu Zaid, président
du comité populaire des réfugiés du camp de Khan Younis.
Et le matin, à vélo, le tour des quartiers d'Evry en solidarité avec la Palestine. Départ à 10h00 de la place des Terrasses, rendez-vous à 9h45..
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