Ces articles font l’analyse des évènements en Palestine au cours de l’année 2022 et interrogent l’avenir pour les Palestiniens, pour la société israélienne et pour le Moyen Orient.
« Bilan de l’année 2022 : l’heure de vérité pour la Palestine »– 01/01/2023- Chronique de Palestine. Article de grande qualité qui analyse finement des évènements de 2022 vécus par les Palestiniens et leurs conséquences, par 3 jeunes journalistes palestiniens et étatsuniens. (…)
2017 : pour la Palestine, conquérir le droit à la paix
vendredi 6 janvier 2017
Une résolution bienvenue du Conseil de sécurité de l’ONU, face à l’incroyable arrogance israélienne
Le 23 décembre 2016, la résolution 2334 du Conseil de Sécurité condamnant les colonies israéliennes en Palestine occupée a été votée à l’unanimité moins l’abstention des Etats-Unis, malgré des interventions disproportionnées et très agressives du gouvernement israélien. A lire :le compte rendu des débats et la résolution. Même si la portée de cette résolution est limitée par l’absence de sanction, la Palestine est sur le devant de la scène.
Le communiqué de l’AFPS publié le soir même a salué cette condamnation sans appel de la colonisation de la Palestine par Israël, un rappel bienvenu du droit international face à un avenir menaçant. Et Gidéon Lévy, journaliste israélien engagé, y voit « un souffle d’espoir dans la mer de ténèbres et de désespoir ».
Le gouvernement israélien a réagi immédiatement en déclarant qu’il ne tiendrait aucun compte de la résolution du Conseil de sécurité. De quel droit cet État créé par le plan de partage de 1947 de l’ONU, admis à l’ONU en 1949 contre l’engagement explicite d’appliquer toutes ses résolutions, se permet de se placer ainsi au-dessus des règles internationales, au risque de nous ramener à la loi de la jungle ? Une telle attitude, comme l’AFPS le rappelle dans son deuxième communiqué, appelle des sanctions.
Que pouvons-nous attendre de la conférence de Paris ?
Une conférence internationale sur la Palestine doit se tenir à Paris le 15 janvier prochain. Israël a refusé d’y participer et personne n’en attend de miracle, mais cette conférence doit a minima rappeler que la question israélo-palestinienne est et restera une question internationale qui nous concerne tous, et qu’il y a des lignes rouges qui ne peuvent pas être franchies.
C’est là qu’il faut des gestes forts : reconnaître l’Etat de Palestine (« un droit et non un passe-droit » suivant la formule du gouvernement français il n’y a pas si longtemps), et mettre enfin sur la table la perspective de sanctions, seul gage d’une politique crédible. Face à la période de tous les dangers qui s’ouvre avec le couple infernal Trump – Netanyahou, c’est le moins que l’on puisse attendre de la France et de l’Europe.
Et maintenant ?
Dans un autre article, Gidéon Lévy estime que la solution à deux États est déjà morte, et que le peuple israélien doit tout repenser s’il ne veut pas que la situation actuelle conduise à un État d’apartheid.
Pour Jamal Juma, le coordinateur de l’organisation palestinienne Stop the Wall, le peuple palestinien a plutôt ignoré la résolution, alors qu’il « doit quotidiennement survivre et résister à l’occupation, à l’expansion des colonies, aux démolitions de maisons et confiscations de terres, au siège brutal de Gaza et à un régime d’apartheid à part entière. ». Il rappelle que la résolution de l’ONU ne mettra pas fin à la colonisation si elle n’est pas assortie de sanctions, et qu’il est déjà bien tard…
C’est bien le combat quotidien des Palestiniens pour leurs droits qui était aussi au centre des intervention des jeunes Palestiniens et du jeune Israélien que nous avons invités lors des Huit heures pour la Palestine, le 3 décembre dernier. Un événement marquant, il y a tout juste un mois, que nous vous invitons à revivre sur notre site.
2017, année historique
En 2017, cent ans après la déclaration Balfour de 1917, 70 ans après le vote à l’ONU du plan de partage de la Palestine, 50 ans après la guerre de 1967, la Palestine a rendez-vous avec l’Histoire.
Nous saurons ensemble la regarder en face, car ce n’est que par la reconnaissance de l’Histoire et la reconnaissance de l’autre que l’on peut construire la paix.
Le droit à la paix, ici en France et là-bas en Palestine et en Israël, ne peut se construire que par la solidarité, l’exigence, le combat pour les droits tout court. Il exige d’ouvrir les yeux et d’agir pour mettre fin à l’injustice faite au peuple palestinien. C’est le sens de notre engagement citoyen. C’est aussi notre exigence vis-à-vis de nos dirigeants et représentants politiques, actuels et à venir, ce que nous saurons leur rappeler en cette année électorale.
Nous vous souhaitons une très bonne année 2017, heureuse, active et solidaire.
Bertrand Heilbronn, Président d’Evry Palestine
et l’ensemble du Bureau d’Evry Palestine