Ces articles font l’analyse des évènements en Palestine au cours de l’année 2022 et interrogent l’avenir pour les Palestiniens, pour la société israélienne et pour le Moyen Orient.
« Bilan de l’année 2022 : l’heure de vérité pour la Palestine »– 01/01/2023- Chronique de Palestine. Article de grande qualité qui analyse finement des évènements de 2022 vécus par les Palestiniens et leurs conséquences, par 3 jeunes journalistes palestiniens et étatsuniens. (…)
GAZA : ÉTAT D’URGENCE ABSOLUE - L’ONU s’alarme de la situation humanitaire
Stanislas Tain, Le Monde Arabe - 28 mai 2019
dimanche 2 juin 2019
1 million de Gazaouis pourraient ne pas avoir assez à manger au mois de juin, avertissait l’UNRWA il y a quelques jours.
Mercredi 22 mai, lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée au Moyen-Orient, le coordinateur spécial des Nations unies (ONU) pour le processus de paix dans la région, Nickolaï Mladenov, et le chef de l’agence onusienne pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), Pierre Krähenbühl, ont tiré la sonnette d’alarme concernant la situation à Gaza.
Montée de violences
« Les dangereux cycles d’escalade et de désescalade de la violence à Gaza ne peuvent pas durer à l’avenir », a averti le premier, qui a de nouveau exhorté toutes les parties à réduire les tensions à la frontière entre l’enclave palestinienne et Israël. Le même jour, des ballons incendiaires envoyés depuis la bande de Gaza ont survolé le sud de l’Etat hébreu, par ailleurs confronté à plusieurs incendies ces derniers jours.
« Une décision a été prise ce mercredi soir de limiter la zone de pêche au large de la bande de Gaza à 10 milles nautiques jusqu’à nouvel ordre. La décision a été prise après l’envoi de ballons incendiaires de la bande de Gaza vers Israël », a déclaré dans un communiqué le Cogat, l’organe israélien chargé des opérations civiles dans les Territoires palestiniens.
Début mai, un accord de cessez-le-feu avait pourtant été trouvé entre le Hamas, le parti islamiste au pouvoir à Gaza, et l’armée israélienne, après une montée de violence qui avait fait quelque 25 morts aux abords de la frontière. Le ministère israélien de la Défense, chargé de la gestion des points de passages entre les deux territoires, avait même autorisé la réouverture de ceux d’Erez, pour les personnes, et de Kerem Shalom, pour les marchandises.
Crise des financements
D’après M. Mladenov, l’absence prolongée d’horizon politique pour résoudre le conflit israélo-palestinien, déjà problématique, s’est accompagnée d’une détérioration constante des conditions de vie des Gazaouis, qui dépendent pour 80 % d’entre eux de l’aide humanitaire. Dans son viseur, indirectement, le blocus israélo-égyptien autour du territoire, qui plombe l’économie gazaouie depuis un peu plus de 10 ans. D’après l’UNRWA, le taux de chômage a atteint 52 % l’an dernier.
Son commissaire général, Pierre Krähenbühl, a rappelé quant à lui que les niveaux de pauvreté continuent d’augmenter chez les réfugiés palestiniens, dont 1 million dépendent de l’aide alimentaire prodiguée par l’agence onusienne. « Pour leur bien-être et la stabilité de Gaza, nous devons veiller à ce que nos distributions de nourriture ne subissent aucune interruption », a-t-il alerté.
Un message à l’attention des bailleurs de fonds de l’agence, qui fait face à une crise des financements depuis que les Etats-Unis ont annoncé l’an dernier qu’ils diminuaient drastiquement leur aide. L’UNRWA, qui soutient en tout 5 millions de réfugiés palestiniens en leur fournissant des services médicaux, alimentaires et éducatifs, espère ainsi obtenir 60 millions de dollars d’ici juin. Sans ce soutien financier, l’aide alimentaire destinée à la moitié de la population gazouie (soit 1 million de personnes) pourrait être compromise, a averti l’agence au début du mois.