Ces articles font l’analyse des évènements en Palestine au cours de l’année 2022 et interrogent l’avenir pour les Palestiniens, pour la société israélienne et pour le Moyen Orient.
« Bilan de l’année 2022 : l’heure de vérité pour la Palestine »– 01/01/2023- Chronique de Palestine. Article de grande qualité qui analyse finement des évènements de 2022 vécus par les Palestiniens et leurs conséquences, par 3 jeunes journalistes palestiniens et étatsuniens. (…)
La jeunesse et l’éducation au cœur des Huit Heures pour la Palestine à Evry
jeudi 15 décembre 2016
Cette année, les Huit Heures pour la Palestine d’Evry se sont déroulées en trois temps :
– la projection du film "This is My Land", en partenariat avec la FSU 91,
– nos Huit Heures sur le thème de la jeunesse palestinienne en résistance, ses révoltes et ses espoirs,
– la projection de deux films "Le temps qu’il reste" d’Elia Suleiman et "Degradé" d’Arab et Tarzan Nasser, à l’initiative de L’Olivier-AFPS Corbeil-Essonnes, qui a réuni un public nombreux et intéressé.
This is My Land a été projeté le vendredi 2 décembre devant un auditoire d’une bonne centaine de personnes, et suivi d’un long débat avec la réalisatrice Tamara Erde. Nos collègues de la FSU se sont sentis particulièrement intéressés et interpellés par cette approche de documentaire engagée sur l’histoire et son enseignement en Israël et en Palestine.
Le samedi 3 décembre, pour les Huit Heures pour la Palestine, nous avons accueilli Christiane Hessel Chabry comme invitée d’honneur, de jeunes palestiniens, et un jeune refuznik israélien. Nous avions aussi invité Reem Abu Jaber, la directrice exécutive de l’association Nawa pour les arts et la culture, notre partenaire pour notre projet ludothèque du camp de réfugiés de Khan Younis. Malgré tous nos efforts, elle n’a pas obtenu l’autorisation de sortie de la part des autorités israéliennes qui maintiennent Gaza sous blocus. Elle nous a transmis un témoignage émouvant. Nous avons écouté le message de Nabila Kilani, enseignante d’anglais à Gaza qui, malgré les offensives israéliennes et les destructions, fait vivre un centre de soutien et d’éducation à la paix pour les enfants de son village situé sur la frontière nord de la Bande de Gaza.
Ahmed Alustath, jeune de Gaza étudiant à Besançon, et Saeed Amireh, jeune de Cisjordanie étudiant à Montpellier, nous ont fait part de leur expérience, d’abord en tant que Palestiniens soumis au blocus ou à la répression de l’armée israélienne : Saeed a été mis en prison juste avant ses examens, Ahmed qui avait choisi d’étudier le français à Gaza, a perdu son premier semestre d’étude en France à cause du blocus, mais a eu cette chance de pouvoir sortir par rapport à beaucoup d’étudiants de Gaza. Ils ont aussi évoqué leurs réactions en tant que jeunes vivant leur arrivée et leur séjour en France.
Le débat sur la jeunesse en résistance a réuni Saeed Amireh, du village palestinien de N’ilin, Edo Ramon, jeune refuznik israélien, et Christiane Hessel, dont on ne présente plus l’engagement militant pour la Palestine, la cause des enfants, les sans-papiers...
Saeed Amireh a vécu de l’intérieur la résistance populaire du village de N’ilin, une résistance forte et constante mais soumise à une répression impitoyable de l’armée israélienne. En première ligne avec les jeunes de N’ilin, retournant régulièrement dans son village, il écrit un livre sur les nouvelles formes de résistance des jeunes palestiniens. Il nous a raconté leurs aspirations, leur rejet de la classe politique actuelle, leur envie de construire une résistance nouvelle, qu’ils nomment déjà "troisième intifada". Et aussi son immense inquiétude dans la situation actuelle, avec un gouvernement israélien qui peut tout se permettre, et des colons qui sont viennent d’être massivement armés par l’État d’Israël.
Edo Ramon nous a expliqué sa démarche. D’une famille ouverte à la cause palestinienne il a toujours su qu’il ne voudrait pas faire son service militaire. Mais sa décision d’un refus assumé, qui l’a conduit dans les prisons militaires israéliennes, a mûri un peu plus tard. Et à 18 ans, quand il a été appelé par l’armée, il avait décidé.
Avec le collectif Mesorvot, qui réunit filles et garçons qui refusent de servir dans l’armée israélienne, il n’est plus seul. Ce n’est pas seulement un refus de servir en Cisjordanie contre les Palestiniens qui l’anime, c’est un refus de l’ensemble du système israélien d’oppression incarné par l’armée. Et quel que soit l’avenir, il se battra pour que les Palestiniens aient les mêmes droits que lui.
C’est avec émotion que nous avons écouté Christiane Hessel Chabry, qui a prononcé des phrases très fortes qui ont marqué l’assistance. Elle s’est inquiétée devant nous du vent mauvais qui souffle non seulement sur Israël, bien engagé dans la voie vers le fascisme, mais aussi sur le monde entier. Son appel à résister a été entendu par l’assistance et nous ne l’oublierons pas.
Ces Huit Heures se sont closes sur un beau moment de musique avec deux jeunes compositeurs et interprètes palestiniens nés à Jérusalem, Mohamed Najem à la clarinette et à la flute ney et Youssef Zayed au oud et percussions qui nous ont transporté au son de leur répertoire syrien et palestinien.
Evry Palestine met à disposition des groupes locaux qui le souhaitent, sa nouvelle exposition conçue pour ces Huit Heures pour la Palestine avec Anne Paq (photographe du collectif ActiveStills) : « Palestine, sous occupation la jeunesse en résistance, entre révoltes et espoirs ».
Événements organisés par Evry Palestine avec la participation de L’Olivier AFPS Corbeil-Essonnes, RiSolidarité Palestine et le Collectif Palestine Nord Essonne, avec le soutien du Collectif Palestine en Essonne.