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Huit Heures pour la Palestine à Evry-Courcouronnes et Corbeil-Essonnes

« La Palestine sur le front de l’information et de la liberté d’expression »

vendredi 10 janvier 2020

Pour la 16ème année consécutive, Evry Palestine a organisé, pour la journée de solidarité internationale envers le peuple palestinien, Huit Heures pour la Palestine ; depuis 4 ans, Evry Palestine et l’Olivier AFPS Corbeil-Essonnes, les deux groupes locaux AFPS de l’Essonne, s’associent pour organiser l’évènement sur deux jours - le samedi 30 novembre à la Maison Départementale des Syndicats à Evry et le 1er décembre au cinéma l’Arcel à Corbeil-Essonnes. Grâce au soutien des syndicats UDCGT91 et FSU91, nous tenons les Huit Heures pour la Palestine depuis 10 ans dans cette Maison qui est aussi celle des associations militantes.

Cette année, elles avaient pour thème « la Palestine, sur le front de l’information et de la liberté d’expression », dans le cadre du Mois des 3 Mondes porté par la Maison du Monde d’Evry.
Le samedi 30 novembre, nous avons accueilli plus de 150 personnes dont beaucoup de nouvelles, Mme la Maire déléguée d’Evry et 5 conseillers municipaux, et les associations amies – Amnesty, LDH91, le CVPR PO, l’UJFP, ATL Jenine, BDS France, La Maison du Monde d’Evry, le Collectif Nord Essonne, l’Olivier AFPS Corbeil-Essonnes, le CCFD, l’UL CGT de Massy, Humani’Terre…

Le thème s’y prêtant, et reprenant la lecture critique effectuée par l’AFPS, le CICUP, l’UJFP et l’Institut de recherche de la FSU, une animation interactive a été proposée sur le traitement de la question israélo-palestinienne dans les manuels scolaires et productions parascolaires. Un quizz à remplir en début de séance et un diaporama ont permis au public de détecter les erreurs ou omissions dans les ouvrages à destination de la jeunesse.
Puis une table ronde, très appréciée, animée par Emmanuelle Moreau, journaliste, sur notre thématique d’une grande actualité aujourd’hui, ponctuée de vidéos dont celle reprenant l’émouvant témoignage du photographe et militant de la résistance populaire de Bil’in, Haitham Al Khatib en tournée en France. Autre témoignage, la présentation du rapport de MADA (centre Palestinien pour le développement et la liberté des médias) sur les violations concernant les libertés et la répression que rencontrent les journalistes palestiniens au quotidien.

La table ronde a rassemblé Nadim Nashif, Palestinien de Haïfa, fondateur et directeur de l’association 7amleh, centre arabe pour l’avancement des médias sociaux, Bertrand Heilbronn, Président de l’AFPS et une collaboratrice de la Plateforme française des ONG pour la Palestine.
Nadim Nashif, diaporama à l’appui, a présenté les différentes attaques contre les droits numériques, extension des droits de l’homme, droit à la vie privée et à l’accès à l’information, dont sont victimes les Palestiniens. La lutte pour ces droits est plus complexe en Palestine, en prise avec 3 gouvernements, Israël la puissance occupante, l’Autorité Palestinienne en Cisjordanie et Jérusalem, le Hamas à Gaza.
Israël a le contrôle des télécommunications et de la communication depuis 67, Oslo n’a apporté aucune indépendance, tout passe par le filtre d’Israël puis de l’AP avant de parvenir aux internautes. Ce contrôle s’opère sur les photographes avec l’interdiction de prises de vues sur les exactions commises en particulier par Israël, alors que les caméras ont un rôle essentiel de protection des palestiniens sur le terrain. Sur accusation unique d’incitation, tout écrit sur Facebook contre l’occupation peut être supprimé ou bien mener à une arrestation ou un emprisonnement. Des centaines d’arrestations ont eu lieu ces derniers temps alors qu’aucune n’a été effectuée du côté israélien. En projet de loi, le contrôle par le gouvernement israélien à 100% de Facebook. La reconnaissance faciale utilisée à grande échelle par Israël, en particulier par des caméras sur les check- points et dans tout le territoire palestinien occupé permet une surveillance de masse extrêmement choquante dans l’espace public. Enfin le recrutement de collaborateurs et campagnes de diffamation et fake news, nouvelles armes utilisées contre les palestiniens.
Coté AP, lois sur les « crimes cyber » protègent le gouvernement contre l’expression des citoyens malgré les protestations de la société civile, obstruction dans l’expression des médias indépendants et d’organisations politiques pour réduire au silence les voies critiques. A Gaza, le Hamas s’appuie sur le code pénal de 1963 concernant l’usage détourné de la technologie pour arrêter ou repérer les activistes ou journalistes décrits comme promoteurs de « fake news »
Les grandes entreprises de médias sociaux que sont Google (Google Maps qui n’utilise pas le terme de Palestine ni de territoire palestinien occupé mais suit le récit israélien), AirBnB (un domaine de services d’accès à l’économie mondiale qui est revenu sur sa décision de se retirer des colonies israéliennes), Paypal ( qui permet normalement l’accès à des plateformes de transactions commerciales ou économiques en particulier dans le marché du travail à distance) se mettent au service d’Israël pour réduire l’espace vital des Palestiniens.
Les « recommandations de 7Amleh : inclure les droits numériques des Palestiniens dans une stratégie de plaidoyer international, assurer que la société civile palestinienne dispose d’outils numériques, exercer une pression sur Israël, le Hamas et l’AP, former une coalition pour faire changer les politiques concernant les entreprises de médias sociaux à l’échelle internationale et dans les entreprises elles-mêmes.

Depuis 2015, une véritable « machine de guerre » s’est mise en place, lancée par le Ministère israélien des affaires stratégiques pour faire taire ceux qui en Israël, en Palestine, en Europe et aux USA critiquent la politique d’Israël. La collaboratrice de la Plateforme a développé de façon très documentée l’arsenal des mesures déployées par Israël contre les ONG tant palestiniennes qu’israéliennes.
Contre les ONG palestiniennes, il s’agit de violations constantes du droit d’opinion, avec arrestations arbitraires, attaques de locaux, fermetures, restrictions bancaires…
Les ONG israéliennes subissent des restrictions d’ordre législatif, des diffamations, des menaces…
Sur le plan international, la mission du Ministère des affaires stratégiques est de délégitimer le BDS et de présenter la position du gouvernement devant les ONG internationales. Ce Ministère s’appuie sur la guerre intellectuelle, la dissuasion, l’attaque, la guerre juridique, la Hasbara (ou propagande). NGO Monitor, groupe d’influence israélien, est chargé d’opérer la surveillance en Europe. La conséquence est la restriction des libertés élémentaires pour les ONG qui travaillent de près ou de loin pour la Palestine.

Pour la situation en France vis-à-vis de cette stratégie israélienne, Bertrand Heilbronn a brossé un panorama en 4 composantes :
 l’assimilation de l’antisionisme à l’antisémitisme, confortée par la déclaration maladroite du Président de la République lors de la visite de B. Netanyahu en 2017.
 L’obsession d’Israël contre le BDS, qui ternit son image sur le plan international, et qui a conduit le CRIF à demander l’institution d’une loi d’interdiction du BDS, mais en vain.
 La redéfinition de l’antisémitisme par l’IHRA dont s’est emparé le député Sylvain Maillard pour mettre au point une résolution déclarant que « l’antisionisme est une forme moderne de l’antisémitisme », à cet égard dangereuse pour les libertés démocratiques. Une campagne intense a été menée par l’AFPS, rejointe par la LDH et SOS Racisme, auprès des députés, révélant chez certains d’entre eux un malaise par rapport à leur éthique.
 Les activités délinquantes de groupuscules pro israéliens dont les connexions avec les colons et le gouvernement israélien ont été établies.

Après la séquence « Agir pour la Palestine » - qui présentait les campagnes en cours : reconnaissance de l’Etat de Palestine, banques et établissements financiers, tramway de Jérusalem, libération des enfants prisonniers, dénonciation de la politique de Trump… - un repas palestinien a terminé la soirée et a permis de prolonger les échanges.

Le dimanche 1er décembre a été projeté au cinéma Arcel de Corbeil-Essonnes devant une quarantaine de spectateurs, Wardi, film d’animation de Mats Grorud, métaphore de la transmission entre les générations du drame des réfugiés palestiniens au Liban après la Naqba.


Voir en ligne : Centre arabe pour l’avancement des médias sociaux

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