S’informer et échanger sur la situation que vit le peuple palestinien
Huit Heures pour la Palestine - 9 décembre 2023
samedi 13 janvier 2024
La 14ème édition des Huit Heures pour la Palestine, dans le contexte particulier de la tragédie que vit Gaza, s’est tenue samedi 9 décembre à la Maison départementale des Syndicats de l’Essonne, sur le thème « Palestine : L’enfermement de tout un peuple » avec comme intervenants Salah Hammouri, avocat franco-palestinien, auteur de « Prisonnier de Jerusalem » (ed. Libertalia) et Assia Zaino, doctorante en histoire et anthropologie à l’INALCO, auteure de « Des hommes entre les murs » (ed. Agone).
Accueil du président d’Evry Palestine qui remercie les associations accueillantes UD-CGT et FSU 91 et fait le bilan provisoire à ce jour de la guerre que livre Israël au peuple palestinien, guerre coloniale dont l’objectif est l’expulsion de ce dernier hors de son territoire. Rappel des mots d’ordre des 5 rassemblements tenus depuis octobre : Cessez le feu immédiat, fin de l’occupation et de la colonisation, fin du blocus de Gaza, sanctions contre Israël.
Après les prises de parole des syndicats UD-CGT et FSU 91 et des associations partenaires – CCFD, L’Olivier, Maison du Monde, LDH, Amnesty, Humani’Terre, ATL Jenine, Amis des Arts et de la Culture de Palestine, BDS France, UJFP, Solidaires 91, Samidoun – présentation de l’exposition « Les Palestiniens, un peuple qui refuse de désespérer » conçue par l’association belge Paix Juste au Proche-Orient - https://www.culturedepalestine.org/articles/91473-les-palestiniens-un-peuple-qui-refuse-de-desesperer
Les temps forts
– Focus sur Gaza
Une séquence qui a donné à entendre le témoignage émouvant de Nabila, habitante de Beit Lahiya, qui avait fondé une structure de soutien psychologique pour les enfants du camp de sa localité. Cri d’appel à la solidarité envers les Gazaouis qui manquent de tous les biens essentiels à leur survie.
Lecture de la lettre adressée par L’AFPS au Président de la République : Gaza : monsieur Macron, que vous faut-il de plus pour AGIR ? - Association France Palestine Solidarité (france-palestine.org)
Une minute de silence a été observée pour les 18 000 tués – au 9 décembre – dont 70% de femmes et enfants, 74 000 blessés, 7 000 disparus sous les décombres…
Présentation de l’action d’Evry Palestine dans le camp de réfugiés de Khan Younis, la Réussite éducative pour les enfants, mise en place en 2020, dont l’équipe d’animation essaie de maintenir quelques activités dans les lieux éducatifs, notamment écoles de l’UNWRA, servant d’abri à la population. Trois enfants d’une même famille fréquentant le Centre ont été tués lors de bombardements.
– Table ronde
Pour commenter l’actualité depuis le 7 octobre, Salah Hammouri et Assia Zaino soulignent l’accroissement du nombre de prisonniers depuis cette date. Tandis qu’Israël libérait certains prisonniers en échange des otages israéliens, de nombreuses autres personnes de Cisjordanie, Jerusalem, étaient emprisonnées, plus de 80% d’entre elles en détention administrative. Des milliers de travailleurs gazaouis ont été arrêtés, dont on n’a aucune nouvelle… On assiste à la vengeance des Israéliens sur ces civils emprisonnés.
L’emprisonnement, stratégie d’Israël : Salah Hammouri nous décrit la vie d’un prisonnier politique, lui qui a passé en tout 10 ans dans les prisons israéliennes. Tout y est fait pour rendre insupportable la situation du prisonnier palestinien. Les interrogatoires se déroulent dans des conditions inhumaines – pieds et mains menottés pendant toute la durée de l’interrogatoire ; nombreux moyens de pressions – procédures validées par la Cour Suprême israélienne. L’emprisonnement a lieu dans des conditions tout aussi effroyables – femmes enceintes accouchant menottées, femmes victimes de violences de genre, malades mal ou non soignés. En outre les prisons se situent derrière la ligne verte, ce qui rend quasiment impossible les visites des proches. La grève de la faim demeure la dernière arme stratégique des prisonniers.
Assia Zaino expose la situation de Palestiniennes emprisonnées qui ont réussi à organiser la résistance au sein des prisons. Elles ont lutté pour obtenir leur séparation d’avec les prisonnières de droit commun israéliennes et être considérées comme prisonnières politiques, elles ont refusé de travailler dans la prison au profit de l’occupation. En secret, elles mettent au point des manuels scolaires et organisent des cours, dans le but d’apporter aux autres détenues une éducation « critique et libératrice ».
A la sortie de prison : A l’inverse du résultat souhaité par les autorités pénitentiaires israéliennes, la prison constitue pour les prisonniers palestiniens une autre forme de résistance. Evoquant sa propre expérience, Salah Hammouri nous dit que sans la prison, il n’aurait pas eu de formation idéologique et politique. Chaque période d’emprisonnement a accru sa détermination.
Des témoignages de femmes libérées recueillis par Assia Zaino, il ressort que la prison leur a appris la résistance à toutes formes de pressions et de violences. Elle leur a permis de tisser des réseaux de solidarité entre femmes d’horizons différents. Beaucoup de femmes se sont politisées en prison et poursuivent leur engagement.
– Agir pour la Palestine
Se mobiliser pour le cessez le feu à Gaza, soit localement, soit à Paris. Etre le plus nombreux possible pour un mouvement anti-guerre à l’image de ce qui avait été fait pour le Viet-Nam. Cette situation est une catastrophe pour les Palestiniens, les Israéliens et pour les valeurs que nous défendons.
Signer les pétitions, écrire aux députés pour dire « Halte au massacre à Gaza » (voir sur le site de l’AFPS)
Faire circuler les informations, convaincre son entourage
En Cisjordanie où la situation s’aggrave, soutenir la résistance non-violente
Exiger que cesse la violence des colons
Exiger la libération de tous les prisonniers politiques
BDS : agir pour que Carrefour cesse son partenariat avec les sociétés israéliennes
Poursuivre la campagne Apartheid
La soirée s’est poursuivie par le concert du duo Walla Mara avec Issa Murad au oud et Osloob, chanteur, rappeur et beat maker, duo que nous avons retrouvé avec plaisir après sa prestation aux Huit Heures de 2022.
Un buffet palestinien, riche et savoureux, préparé par Dalal, cuisinière palestinienne, a clôturé ces Huit Heures.